La communication participative est basée sur le dialogue. C'est une approche qui implique les personnes et facilite l'interaction avec les communautés affectées. Elle permet un partage plus direct de l'information et l'échange de perceptions et de commentaires pour autonomiser les personnes. Elle les implique directement en tant que décideuses, et en tant qu'utilisatrices actives des installations d'eau et d'assainissement. Il y a toujours de l’espace pour la communication participative - même dans la phase aiguë d'une réponse - et des opportunités doivent être cherchées au fur et à mesure que la réponse progresse pour promouvoir l'engagement communautaire et la communication participative E.2. La communication participative ne dépend pas de l'utilisation d'outils ou d'approches définis, mais nombre d'entre eux peuvent faciliter sa pratique. La sélection d'outils et d'approches de communication participative et bidirectionnelle dépend de la raison pour laquelle ils sont utilisés et de la disponibilité des ressources, des compétences et du temps. Les outils peuvent aller des méthodes d'apprentissage et d'action participatives à l'utilisation d'outils linguistiques universels ludiques et engageants tels que la musique, les arts et les sports. D'autres outils et méthodes incluent les Visites à domicile T.18, les Groupes de discussion T.14, les Marches exploratoires T.52, la Cartographie communautaire T.7, le Théâtre communautaire et le Théâtre de marionnettes T.6, les Chansons et les histoires T.47, le Jeu de rôle [T. 41], les Trois piles de tri T.51, le Pocket chart voting T.31, l'Entretien motivationnel T.27, les Audits d'accessibilité T.1 et bien d'autres. Des approches telles que PHAST F.6 et l'Assainissement total piloté par la communauté F.2 favorisent également la communication interactive. Bien que de nombreuses approches aient été conçues pour les zones rurales, les méthodes participatives peuvent être utilisées dans des contextes urbains. L'avancement de la technologie numérique abordable et des Réseaux sociaux T.44 offre de nouvelles façons d'accéder et d'interagir avec les personnes - même à distance C.8. La communication participative encourage le partage d'opinions, d'expériences et d'idées sur les problèmes et les besoins locaux liés à WASH. Cela peut aider à mobiliser les individus et leur fournir un espace pour exercer leurs droits et agir. Elle permet aux personnes de participer activement à la collecte de données, à l'analyse, à la planification et à la prise de décision. L’utilisation de la communication participative facilite une meilleure compréhension des différentes perceptions, priorités et besoins des personnes. Les informations relatives à WASH peuvent ensuite être adaptées à des situations spécifiques, les commentaires peuvent être utilisés pour améliorer la réponse et les problèmes peuvent être identifiés tôt. Les personnes ont leurs propres connaissances spécialisées (par exemple, de leur communauté, de la dynamique communautaire ou des pratiques et préférences liées à WASH). L'accès à ces connaissances soutient des interventions WASH qui sont plus localement acceptables et appropriées. Dans chaque groupe ou communauté, il y a toujours des perspectives et des réalités différentes ; les méthodes de communication participatives peuvent aider à identifier les différences et contribuer à un programme plus inclusif. Cela peut également aider à renforcer la confiance en soi, l'appropriation et la confiance en autrui, et à tirer parti du soutien de la communauté pour l'intervention. Pour les intervenants humanitaires, cela génère un retour immédiat sur leur intervention, leur permettant d'être plus redevables lors d'une intervention WASH. La communication participative peut être plus difficile dans les zones isolées ou éloignées, ou lorsque l'insécurité ou un risque grave pour la santé publique nécessite une réponse à distance C.8, mais elle peut toujours être initiée assez rapidement et facilement. Bien que la communication participative soit relativement peu coûteuse, elle peut nécessiter un nombre substantiel de personnel et un temps de travail important. Le personnel et les agents communautaires ont besoin de bonnes compétences en communication et peuvent avoir besoin d'une formation et d'une remise à niveau dans les techniques de communication participative. Les travailleurs communautaires formés peuvent devenir un atout durable pour le programme et la communauté. La communication participative exige que les communautés restent engagées au fil du temps et, si elle est effectuée de manière mécanique, peut commencer à devenir une charge pour certaines communautés.
Se concentrer sur les objectifs de participation. Demander « participation pour quoi ? » Sélectionner des activités adaptées à un certain objectif, plutôt que de déployer un ensemble standardisé d'outils. La communication participative nécessite des équipes relativement autonomes qui puissent adapter leur stratégie à chaque communauté (y compris le temps alloué). L'approche exige de l'équipe WASH qu'elle s'écarte de l'utilisation d'approches standardisées et qu'elle fasse place à un processus à double sens.
Veiller à ce que les activités participatives soient adaptées à des publics spécifiques tels que les enfants, les jeunes, les personnes âgées ou les personnes handicapées. Les besoins spécifiques doivent être évalués en fonction du contexte et les supports et méthodes de communication adaptés en conséquence. Identifier les canaux de communication préférés pour les filles, les garçons, les femmes et les hommes, y compris les personnes handicapées (qui peuvent avoir des exigences et des préférences différentes).
Élaborer une stratégie et un plan de communication C.10 qui utilisent à la fois des méthodes de communication participatives et de masse, le cas échéant. Le besoin de communication de masse dépendra de l'urgence de la situation, de la taille de la population et de l'accès, mais la communication bidirectionnelle doit être utilisée dans la mesure du possible.
Recruter des mobilisateurs communautaires ou des agents de proximité ayant de bonnes compétences en communication (y compris l'écoute active), une capacité à parler dans la langue préférée des personnes affectées et une compréhension de la communauté dans laquelle ils travailleront. Le genre et l'âge doivent être pris en compte dans la composition de l'équipe.
Fournir une formation et un soutien pour des compétences de communication efficaces à tous les membres du personnel (pas seulement les promoteurs de l'hygiène) et encourager le personnel et les volontaires à les développer en permanence.
Écouter ce que les communautés ont à dire et poser des questions, plutôt que de fournir des informations et des conseils non sollicités.
Partager les informations recueillies grâce à des méthodes de communication participatives et encourager la discussion avec la communauté affectée.
Essayer d'utiliser des aides visuelles dans la mesure du possible. L'utilisation de la visualisation peut être utile dans les communications avec les personnes peu alphabétisées, mais profite également à la communication avec presque tout le monde.
Envisager d'utiliser des techniques de communication participatives qui permettent aux participants de s'exprimer de manière plus indirecte, en particulier sur des sujets sensibles. Cela peut être utile pour réduire la gêne (par exemple, en utilisant une perspective à la troisième personne ou des outils de vote plus discrets).
Évaluer pourquoi certains groupes ne recherchent pas ou n'accèdent pas à l'information et identifier comment ces obstacles peuvent être surmontés.
Utiliser les technologies numériques et les réseaux sociaux pour documenter, capturer et créer des images visuelles, si approprié, permettant aux personnes d'accéder facilement aux informations et de dialoguer les unes avec les autres. La photographie et la vidéo T.30 sont des formes clés de documentation et d'expression dans un environnement en réseau.
S'assurer qu'un système de suivi et de retour d'information soit mis en place pour s'adapter en conséquence.
Être créatif.
Comprendre le point de vue de la communauté affectée, adapter les interventions à la situation spécifique et l'encourager à jouer un rôle actif et influent dans les décisions qui affectent sa vie.
La communication participative est un processus à double sens qui nécessite écoute, dialogue et interaction.
La communication participative aide à renforcer l'appropriation et permet d'aborder rapidement les tensions et les obstacles potentiels. Les interventions WASH ont plus de chances de réussir si les personnes touchées par la crise sont impliquées dans la prise de décision et sentent qu'elles peuvent faire partie de la réponse.
Toute intervention de communication (même via les médias de masse) doit être aussi interactive que possible.
L'utilisation d'outils ou de méthodes participatives ne garantit pas une communication participative ; cela demande également de l'empathie, des qualités d'écoute, un respect pour les connaissances générées localement et la capacité d'autonomiser les autres C.2. La méthodologie de communication doit être adaptée aux besoins et aux capacités des différents sous-groupes de la communauté, et être accessible et inclusive pour atteindre les populations vulnérables.
La communication participative devrait faire partie d'une stratégie de communication pour la promotion de l'hygiène (PH). Presque tous - sinon tous - les programmes de PH utilisent la communication participative.
La communication participative soutient la redevabilité envers les populations affectées et permet aux détenteurs de droits de revendiquer leurs droits et de se faire entendre.
Tufte, T., Mefalopulos, P. (2009): Participatory Communication. A Practical Guide World Bank Working Paper No. 170, World Bank
CDAC Network (2019): Collective Communication and Community Engagement in Humanitarian Action. How to Guide for Leaders and Responders
Mefalopulos P., Kamlongera, C. (2004): Participatory Communication Strategy Design. A Handbook, FAO
Guijt, I. (2014): Participatory Approaches. Methodological Briefs Impact Evaluation No. 5, UNICEF Office of Research
Fermer