La photovoix est une méthode établie et initialement développée par des chercheurs en promotion de la santé. Les participants prennent des photos, puis sélectionnent certaines des images sur lesquelles réfléchir, en explorant les raisons, les émotions et les expériences qui ont guidé leurs choix. La vidéo participative encourage les membres de la communauté à réaliser leurs propres films sur les problèmes d'hygiène dans la région et à partager et discuter avec les autres.

Les deux méthodes impliquent que les participants prennent des photos ou réalisent des films qui expriment leurs perspectives, points de vue et sentiments autour d'un sujet sélectionné (par exemple, le risque de maladies dans un camp de personnes déplacées). Les participants sélectionnent ensuite des images ou des films, les utilisant comme stimulus dans une discussion de groupe. Dans la photovoix, la discussion se concentre sur les raisons pour lesquelles les photographies ont été choisies, ce qui les rend significatives et ce que les participants pensent des photos des autres. La prise de photos peut être amusante et accessible à la plupart des âges et des compétences ; faire des courts métrages avec des caméras mobiles est devenu beaucoup plus facile. Ces méthodes ont le potentiel d'offrir aux groupes, y compris les plus marginalisés, la possibilité de communiquer leur point de vue sur la vie quotidienne, en capturant leurs luttes et leurs stratégies d'adaptation. Les méthodes créent un environnement sûr pour la réflexion critique, engagent les communautés dans une écoute et un dialogue actifs, inspirent les communautés à se diriger vers une action collective et aident à faciliter le changement communautaire. Elles peuvent contribuer (1) à l'auto-développement des participants en favorisant la reconnaissance du besoin de changement, (2) à une meilleure prise de conscience des circonstances locales et à une confiance accrue, (3) à une prise de conscience accrue des capacités existantes, et (4) à des capacités renforcées de résolution de problèmes. Elles peuvent également encourager les acteurs locaux influents à écouter plus attentivement la voix de la communauté.

Applicabilité

La photovoix  et la vidéo participative peuvent être utilisées dans toutes les phases de réponse et à diverses fins, notamment le plaidoyer, la recherche, l'évaluation des besoins, le suivi et l'évaluation des programmes. La vidéo participative, cependant, peut prendre plus de temps à mettre en œuvre et peut nécessiter un soutien supplémentaire. Il n'y a pas de schéma directeur pour la mise en place de ces activités ; elles doivent être adaptées au contexte, au domaine thématique et aux ressources disponibles.

Faire

• Prendre le temps de sélectionner les photographes et les vidéastes en fonction de l'objectif du projet

• Organiser des réunions communautaires pour expliquer le but et l'utilisation des caméras, et fournir une formation aux participants

• Développer une stratégie de diffusion qui identifiera les formats et les canaux de communication à utiliser

• Considérer le consentement et la propriété, le droit d'auteur et l'utilisation des images

Ne le faites pas

• Ne pas dire aux participants quoi filmer ou quelles photos prendre ; leur permettre de contrôler le processus une fois que l'on a discuté des instructions

• Ne pas renforcer accidentellement la dynamique du pouvoir communautaire par la sélection des preneurs d'images

Exemple pratique

Un participant a capturé un exemple de pénurie d'eau à Freetown, en Sierra Leone et a expliqué : « ces personnes attendent de l'eau. Certains ont parcouru 5-6 kilomètres. C'est ici que je vis. C'est une colline. Certains viennent d'en haut, d'autres d'en bas. Le moment où j'ai pris cette photo est presque le soir. Certains attendent depuis longtemps leur tour. L'eau s'écoule lentement, cela prend du temps. Il n'y a pas de contrôle. Il n'y a pas assez d'approvisionnement en eau. Nous nous efforçons. »