L’eCompendium se compose actuellement de quatre grandes sections :
Technologies d'approvisionnement en eau
Cette section est une compilation complète des technologies d'approvisionnement en eau pertinentes qui peuvent être mises en œuvre dans un large éventail de contextes, des urgences aiguës aux situations de stabilisation et de relèvement à long terme. Les technologies sont catégorisées et ordonnées selon leur groupe fonctionnel : Source, Prise d'eau, Captage, Traitement, Distribution/Transport, et Traitement et stockage sûr de l'eau à domicile (HWTS).
Les utilisateurs ont le choix entre trois options distinctes de présentation des technologies :
En cliquant sur une technologie spécifique, l'utilisateur peut accéder à une fiche d'information technologique plus détaillée avec une description des principes de fonctionnement de base et des considérations de conception, ainsi que des informations clés concernant l'applicabilité, l’incidence sur les coûts, l'espace et les matériaux nécessaires, le fonctionnement et l'entretien, les considérations sociales et environnementales, et des liens vers d'autres documents et ressources..
Questions transversales
Cette section présente les questions transversales et les informations de base qui doivent être prises en compte lors de la prise de décisions en matière de technologie et de conception. Elle comprend des exigences pour (1) une évaluation de la situation initiale, y compris l'environnement institutionnel et réglementaire existant, et la réhabilitation et la mise à niveau des infrastructures existantes; (2) le suivi et le contrôle de la qualité allant des flux de données et des technologies de l'information/de la communication au travail avec les sous-traitants, le suivi de la qualité de l'eau et la sécurité sanitaire de l'eau, et la gestion des risques; (3) les aspects conceptuels tels que la résilience et la préparation, la stratégie de sortie et le transfert des infrastructures, et les caractéristiques spécifiques des environnements urbains; et (4) la conception et les considérations sociales telles que la conception inclusive et équitable, la promotion de l'hygiène et la programmation axée sur le marché.
Glossaire
Cette section contient des définitions concises de tous les termes techniques appropriés utilisés dans l’eCompendium.
L’eCompendium peut être utilisé de différentes façons en fonction des utilisateurs et de leurs objectifs respectifs.
Outil de référence : L'eCompendium est une compilation facile d’utilisation des connaissances récentes sur toutes les technologies éprouvées d'approvisionnement en eau en situations d'urgence. Il peut donc être utilisé comme un outil de référence structuré pour les praticiens WASH et les institutions de développement des capacités pour trouver facilement des informations sur des technologies spécifiques, des questions transversales ou des termes clés utilisés. Concrètement, il s'agit d'une version interactive de la publication papier/électronique de l'eCompendium.
Utilisation des filtres pour une prise de décision rapide : L'utilisation de la barre de filtre en haut de la section « Technologies d'approvisionnement en eau » permet de faciliter l’usage et de présélectionner uniquement les technologies qui conviennent à un scénario ou à un contexte spécifique. En fonction des paramètres concrets du site (comme par exemple la phase d'urgence pour laquelle une solution technologique est requise, le niveau d'application ou la disponibilité locale des matériaux), le nombre de technologies potentiellement appropriées peut être considérablement réduit à une taille plus digeste qui facilite le choix de la technologie. La catégorisation des technologies utilisées pour chacun des filtres ne doit pas être considérée comme figée et incontournable et peut varier selon certaines conditions locales. La catégorisation vise plutôt à accompagner une prise de décision rapide et éclairée et est un complément, et non un substitut, à un jugement professionnel solide.
Mes documents : Des technologies spécifiques peuvent être sauvegardées dans une liste de suivi (en cliquant sur l'astérisque à côté de chaque technologie) pour les conserver pour plus tard, les imprimer ou les partager et en discuter davantage avec des collègues. La liste de suivi est accessible en cliquant sur l'onglet « Mes documents » dans le coin supérieur gauche. Pour chaque technologie, un document pdf de 2 pages est disponible pour le téléchargement ou l'impression.
La barre de filtre en haut de la section « Technologies d'approvisionnement en eau » permet de faciliter l’usage et de présélectionner uniquement les technologies qui conviennent à un scénario ou à un contexte spécifique. Sur la base de paramètres de site concrets, le nombre de technologies potentiellement appropriées peut être considérablement réduit à une taille plus digeste et ainsi faciliter la sélection des technologies. En cliquant sur les cases respectives sous chacun des filtres, seules les technologies correspondant aux cases sélectionnées seront affichées. Les filtres actifs sont toujours affichés directement sous la barre de filtre. Les filtres actifs peuvent être effacés/désactivés en cliquant sur le bouton "réinitialiser le filtre" ou en désactivant les cases individuelles des filtres actifs. La catégorisation des technologies utilisées dans chacun des filtres ne doit pas être considérée comme fixe et incontestable et peut varier selon certaines conditions locales du site. La catégorisation vise plutôt à accompagner une prise de décision rapide et éclairée et est un complément, et non un substitut, à un jugement professionnel solide. Les options de filtre disponibles sont les suivantes :
Phase de l’urgence
Indication sur la pertinence des technologies d'approvisionnement en eau en fonction des trois différentes phases d’une urgence :
La classification des technologies en fonction des différentes phases d'urgence est principalement basée sur l'applicabilité, la rapidité de mise en œuvre et les exigences matérielles. Elle permet de donner une première orientation générale mais peut différer selon la situation locale.
Niveau d'application
Indique les différents niveaux spatiaux et échelles pour lesquels la technologie est la plus appropriée. Il est divisé en trois niveaux :
Permet de donner une première orientation générale mais peut différer selon les situations locales.
Niveau de gestion
Indique la responsabilité principale du fonctionnement et de l’entretien pour une technologie spécifique :
Permet de donner une première orientation générale mais peut différer dans une situation locale spécifique.
Disponibilité locale (de la technologie et des composants)
Indique le niveau auquel une technologie et ses composants/matériaux sont susceptibles d'être accessibles localement et s'ils doivent être importés de l'extérieur.
Complexité technique
Indique la complexité technique de chaque technologie, c'est-à-dire le niveau d'expertise technique nécessaire pour la mise en œuvre, le fonctionnement et l’entretien de la technologie donnée. Cela peut aider à planifier dans les cas où les compétences et les capacités sont limitées ou temporairement indisponibles.
La catégorisation repose sur une approche comparative entre les différentes technologies et ne doit pas être considérée dans l'absolu.
Niveau de maturité
Indique si oui ou non une technologie a été éprouvée et testée dans différentes phases de réponse et si la technologie a été établie pendant un temps suffisant pour l'expérience requise dans la configuration, l'utilisation, le fonctionnement et l’entretien.
La sélection de la ou des technologies d'approvisionnement en eau les plus appropriées pour un contexte spécifique est une tâche complexe nécessitant des compétences techniques et analytiques. La sélection doit être basée sur une évaluation qui comprend un large éventail de données recueillies à partir d'enquêtes de terrain (voir [X.1] à [X.4]). Les critères de décision clés visent à donner des orientations générales dans le processus de sélection de la technologie et dans la conception globale d'un système d'approvisionnement en eau. Le même ensemble de critères de décision est présenté dans chacune des fiches d’information technologiques.
1. Phase de réponse
Indique pour quelle phase de la réponse les technologies sont appropriées (à condition qu'elles soient nouvellement construites). Leur adéquation est caractérisée pour les trois phases de réponse : Réponse aiguë, Stabilisation et Relèvement. Une indication de l'adéquation d'une technologie à une phase de réponse spécifique est donnée à l'aide d'astérisques (deux astérisques : adapté, un astérisque : moins adapté, pas d'astérisque : inadapté). Le niveau d'adéquation est décidé sur une base comparative entre les différentes technologies, principalement en fonction de l'applicabilité, de la rapidité de mise en œuvre et des exigences matérielles. Il appartient à l'utilisateur du compendium de décider de la phase de réponse correspondant à sa situation spécifique.
2. Niveau d'application
Le niveau d'application décrit les différents niveaux et échelles spatiaux pour lesquels la technologie est la plus appropriée. Il est subdivisé en trois niveaux :
Ménage (une unité desservant un ou plusieurs ménages individuels)
Voisinage (une unité desservant quelques ménages et jusqu’à plusieurs centaines de ménages)
Ville (une unité desservant toute une communauté, un camp ou un district)
Une indication de l'adéquation d'une technologie à un niveau spatial spécifique est donnée à l'aide d'astérisques (deux astérisques : adapté, un astérisque : moins adapté, pas d'astérisque : inadapté). Il appartient à l'utilisateur du compendium de décider du niveau approprié à sa situation spécifique.
3. Niveau de gestion
Le niveau de gestion décrit où se situe la responsabilité principale du fonctionnement et de l'entretien pour une technologie spécifique :
Ménage : toutes les tâches liées au fonctionnement et à l'entretien peuvent être gérées par le ménage individuel
Partagé : un groupe d'utilisateurs place une personne ou un comité en charge du fonctionnement et de l’entretien au nom de tous les utilisateurs
Public : installations gouvernementales, institutionnelles ou privées où l'ensemble du fonctionnement et de l'entretien est assumé par l'entité qui exploite l'installation
Une indication sur la pertinence de chaque niveau de gestion est donnée par des astérisques (deux astérisques : bien géré à ce niveau, un astérisque : moins adapté, pas d'astérisque : inadapté).
4. Objectifs/Caractéristiques principales
Cette section donne une indication concise des principales caractéristiques et fonctions des technologies spécifiques. Elle fournit également des conseils généraux pour l'évaluation immédiate et la classification des technologies, et leur adéquation à une application ou un contexte envisagé.
5. Disponibilité locale de la technologie et des composants
Cette section indique dans quelle mesure la technologie et ses composants/matériaux sont susceptibles d'être accessibles localement et s'ils doivent être importés de l'extérieur. Les astérisques sont utilisés pour indiquer la disponibilité locale pour la technologie donnée (trois astérisques : haute disponibilité, deux astérisques : disponibilité moyenne et un astérisque : disponibilité faible ou inexistante). Une disponibilité locale élevée signifie que la technologie ou ses composants peuvent être facilement obtenus dans le pays. Une disponibilité locale moyenne signifie que certains matériaux ou composants peuvent être obtenus facilement, bien que certains composants puissent être plus difficiles à obtenir. La faible disponibilité locale signifie que la plupart ou la totalité des composants technologiques doivent provenir de l'extérieur et ne seront probablement pas disponibles dans le pays.
6. Complexité technique
Cette section donne un aperçu de la complexité technique de chaque technologie, c'est-à-dire le niveau d'expertise technique nécessaire pour la mise en œuvre, le fonctionnement et l’entretien de la technologie donnée. Cela peut aider à planifier dans les cas où les compétences et les capacités sont limitées ou temporairement indisponibles. Les astérisques sont utilisés pour indiquer la complexité technique d'une technologie donnée (trois astérisques : complexité élevée, deux astérisques : complexité moyenne et un astérisque : complexité faible). Une complexité technique faible signifie que seules des compétences techniques minimales et des outils simples sont nécessaires pour la mise en œuvre, le fonctionnement, l’entretien ou la réparation d'une technologie, ce qui peut être fait par des non-professionnels et des artisans. Une complexité technique moyenne signifie que certaines compétences et certains outils sont nécessaires pour la mise en œuvre, le fonctionnement, l’entretien ou la réparation. Ici, des artisans ou des ingénieurs qualifiés sont nécessaires pour la conception, le fonctionnement et l’entretien. Une complexité technique élevée signifie qu'un expert expérimenté, tel qu'un ingénieur qualifié, est nécessaire pour la mise en œuvre, le fonctionnement et l'entretien de la technologie de manière durable. La catégorisation repose sur une approche comparative entre les différentes technologies et ne doit pas être considérée dans l'absolu.
7. Niveau de maturité
Cette section donne un aperçu du niveau de maturité de chaque technologie, en indiquant si oui ou non la technologie a été éprouvée et testée dans différentes phases de réponse, et si la technologie a été établie pendant une durée suffisante pour l'expérience requise dans la mise en place, l'utilisation, le fonctionnement et l’entretien pour exister. Les astérisques sont utilisés pour indiquer le niveau de maturité d'une technologie donnée (trois astérisques : maturité élevée, deux astérisques : maturité moyenne et un astérisque : maturité faible).
8. Considérations de conception
Dans cette section, les considérations de conception générales et clés sont décrites, y compris les exigences générales en matière de taille et d'espace. Cette section ne décrit pas les paramètres de conception détaillés pour la construction complète d'une technologie, mais donne plutôt une idée des caractéristiques à considérer ainsi que des principaux pièges potentiels dont il faut être conscient lors de la conception de la technologie. Cette section aide l'utilisateur du compendium à comprendre la conception technique et la complexité d'une technologie donnée.
9. Matériaux
Cette section énumère les différents matériaux et équipements requis pour la construction, le fonctionnement et l'entretien d'une technologie donnée. Il indique si les matériaux sont susceptibles d'être disponibles ou productibles localement (par exemple, le bois et les briques) ou si les matériaux devront être importés, ou nécessiteront une fabrication spéciale, ce qui retardera considérablement la mise en œuvre en situation d'urgence. La section des matériaux indique également si une technologie peut être préfabriquée en tant qu'unité pour accélérer la mise en œuvre.
10. Applicabilité
L'applicabilité décrit les contextes dans lesquels une technologie est la plus appropriée. Cette section indique l'applicabilité d'une technologie en termes de type de situation, en distinguant entre les établissements ruraux ou urbains et les établissements à court ou à long terme. Elle décrit les phases de réponse dans lesquelles une technologie peut être mise en œuvre et le potentiel de réplicabilité, d'extensibilité et de rapidité de mise en œuvre. D'autres considérations physiques d'applicabilité sont énumérées ici, y compris les conditions de sol requises, la disponibilité de l'eau nécessaire et les considérations relatives à la nappe phréatique (y compris les types et les propriétés des aquifères). Cette section fournit également des informations sur la robustesse (capacité à résister à de futures catastrophes) de la technologie et sa sensibilité au changement climatique, ainsi que le potentiel de réhabilitation et/ou d'expansion des installations déjà existantes.
11. Fonctionnement et entretien
Chaque technologie nécessite un fonctionnement et un entretien, d'autant plus si elle est utilisée sur une période prolongée. Par conséquent, les implications de fonctionnement et d’entretien de chaque technologie doivent être prises en compte lors de la planification initiale, en particulier parce que de nombreuses technologies échouent en raison du manque de fonctionnement et d’entretien approprié. Dans cette section, les principales tâches de fonctionnement qui doivent être prises en compte, et l’entretien qui est nécessaire pour garantir un fonctionnement à long terme, sont répertoriés. Cette section fait la distinction entre les différentes compétences de fonctionnement et d’entretien, et fournit une indication de la fréquence des tâches de fonctionnement et d’entretien, et du temps nécessaire pour le fonctionnement et l’entretien d’une technologie. Une liste des abus potentiels et des pièges à éviter est également fournie.
12. Santé et sécurité
La plupart des technologies d'approvisionnement en eau ont des répercussions sur la santé et la sécurité. Les implications ou les risques pour la santé décrits dans cette section doivent être pris en compte lors de la planification afin de réduire les risques pour la santé dans la communauté locale et parmi le personnel et les employés. Cette section décrit également les procédures globales de gestion des risques, qui pourraient exclure une technologie d'une utilisation potentielle si la sécurité ne peut être garantie. Le cas échéant, les équipements de protection individuelle nécessaires pour garantir la sécurité des personnes sont répertoriés. Cette section fournit également des informations sur le potentiel d'une technologie pour réduire la charge pathogène dans l'eau (valeurs d'élimination logarithmique).
13. Coûts
Chaque technologie a des coûts associés à la construction, au fonctionnement, à l’entretien et à la gestion, y compris les implications financières qui en résultent pour d'autres technologies tout au long de la chaîne d'approvisionnement en eau. Étant donné que les coûts sont géographiquement dépendants et ne peuvent être décrits en chiffres absolus, cette section présente les principaux éléments de coût associés à une technologie et une fourchette de prix lorsque cela est possible, permettant une première approximation. Alors que l'argent est souvent disponible au début d'une situation d’urgence pour les dépenses en capital (CAPEX), cette disponibilité diminue généralement radicalement avec le temps. Par conséquent, la sélection des technologies doit tenir compte de la manière d'atteindre les dépenses de fonctionnement (OPEX) les plus faibles possibles pour les solutions à long terme (> 6 mois), et/ou d'établir des services qui se poursuivront après la phase d'intervention aiguë, par exemple, grâce à l'introduction de mesures de recouvrement des coûts ou de renforcement de la capacité de gestion locale.
14. Considérations sociales et environnementales
Les considérations sociales sont importantes lorsqu'il s'agit de décider de technologies spécifiques d'approvisionnement en eau, en particulier au niveau de l'utilisateur. Il existe des tabous culturels potentiels, des préférences et habitudes des utilisateurs, ainsi que des capacités locales qui peuvent être difficiles, impossibles ou inappropriées à changer. Une technologie d'approvisionnement en eau (ainsi que l'eau qu'elle fournit) doit être acceptée/acceptable par les utilisateurs ainsi que par le personnel qui l'exploite et l'entretient. Les considérations environnementales comprennent l'impact du choix technologique proposé sur l'environnement local, l'empreinte carbone plus large et son potentiel d'exacerber ou d'atténuer l'impact du changement climatique.
15. Forces et faiblesses
Cette section résume de manière concise les principales forces et faiblesses, et accompagne ainsi le processus de prise de décision. Les faiblesses d'une technologie peuvent indiquer qu'un critère d'exclusion existant rend une technologie inadaptée à un contexte spécifique. Les forces et les faiblesses peuvent éclairer efficacement les décisions des utilisateurs et de toutes les personnes impliquées dans la planification et la mise en œuvre du système d'approvisionnement en eau.
16. Références et lectures complémentaires
Cette section renvoie les utilisateurs aux publications pertinentes et à d'autres documents sur une technologie spécifique, y compris une brève description de chaque publication répertoriée. Les utilisateurs peuvent utiliser la liste des publications pour trouver des informations pertinentes supplémentaires (par exemple, des directives de conception, des documents de recherche, des études de cas) sur des technologies spécifiques.
Les systèmes d'approvisionnement en eau potable peuvent être représentés graphiquement comme une séquence de groupes fonctionnels pouvant être reliés entre eux dans diverses combinaisons. Tous les composants du système, de la source à la consommation, font partie de cette séquence et sont pris en compte et affichés. Les groupes fonctionnels regroupent les technologies qui ont des fonctions similaires. L'eCompendium propose six groupes fonctionnels différents parmi lesquels des technologies peuvent être choisies pour construire un système ou un service d'approvisionnement en eau (dont certaines peuvent déjà être mises en place dans un contexte spécifique qui peut potentiellement être réhabilité). Chaque groupe fonctionnel est identifié par une couleur distinctive et les technologies au sein d'un groupe fonctionnel donné partagent le même code couleur pour faciliter leur identification. De plus, chaque technologie au sein d'un groupe fonctionnel se voit attribuer un code de référence composé d'une seule lettre et d'un seul chiffre.
La source (S) fait référence à la source d'eau brute d'origine et considère si elle fournit suffisamment d'eau, ainsi que les sources d'énergie nécessaires pour alimenter le captage, le traitement et le transport de l'eau. En règle générale, les ressources en eau souterraine ou en eau de surface sont exploitées, bien que dans les zones où les précipitations sont suffisantes, l'eau de pluie puisse également être une source d'eau complémentaire appropriée. La quantité, la qualité et l'emplacement de la source déterminent le traitement ultérieur de l'eau et la conception du système d'approvisionnement en eau. Une variété de sources d'énergie est disponible, allant de la gravité (si la source d'eau est élevée) et de l'énergie humaine (pour le captage de volumes d'eau relativement faibles) aux sources d'énergie traditionnelles (par exemple, électricité ou diesel) ou renouvelables (par exemple, éolienne et solaire).
La prise (I) fait référence au système de prélèvement qui collecte l'eau à la source. Pour chaque source d'eau, il peut y avoir un ou plusieurs systèmes de prise d'eau disponibles. Certains systèmes de prise d'eau peuvent servir de réservoir pour stocker l'eau ou fournir un certain degré de traitement. Les prises peuvent être classées selon la source d'eau : eaux de pluie, eaux de surface ou eaux souterraines. Le choix des systèmes de prise dépend d'un certain nombre de facteurs, notamment le volume d'eau nécessaire à la population cible, la disponibilité de surfaces appropriées, les caractéristiques de la masse d'eau, les caractéristiques de débit et d'écoulement, les conditions hydrogéologiques, l'accessibilité de l'eau, la disponibilité et le risque de contamination. Des systèmes de prise d'eau correctement construits doivent fournir un accès pratique et efficace aux sources d'eau, ainsi que protéger ces sources de la contamination et prévenir les dommages aux écosystèmes.
Le captage (A) fait référence aux différentes manières d'extraire/de capter l'eau à travers une pompe. Les pompes peuvent être divisées en trois grandes catégories, selon la façon dont l'eau se déplace à travers la pompe : (1) pompes à impulsion, (2) pompes volumétriques ou (3) pompes à vitesse variable. Une grande variété de types de pompes sont disponibles dans le commerce, chacun avec des avantages opérationnels spécifiques. Le choix de la technologie de captage d'eau la plus appropriée dépend de divers facteurs, tels que la source d'eau, la structure de prise d'eau, la source d'énergie disponible, l'altitude, la capacité requise, les exigences de fonctionnement et d’entretien, la disponibilité locale des composants et des services, les considérations socioculturelles et environnementales et autres infrastructures déjà en place.
Le traitement (T) fait référence aux technologies de traitement de l'eau, qui sont généralement appropriées pour un groupe d'utilisateurs plus large, comme les communautés, les applications semi-centralisées dans les quartiers et les applications plus centralisées dans les zones urbaines. Les technologies de traitement de l'eau peuvent être divisées en trois groupes : (1) le prétraitement ayant pour objectif principal de réduire la turbidité de l'eau brute, (2) ciblant principalement les contaminants microbiens et (3) ciblant les contaminants chimiques d'origines diverses, y compris la salinité élevée. Certaines technologies peuvent fonctionner comme un traitement en une seule étape, tandis que d'autres peuvent devoir être appliquées dans le cadre d'un système de traitement en plusieurs étapes.
La distribution/le transport (D) fait référence aux technologies permettant d'acheminer l'eau de la source, de la station de pompage ou de l'usine de traitement de l'eau jusqu'à l'utilisateur. Il s'agit soit de systèmes de distribution communautaires dont la complexité, l'échelle et les types de raccordement varient, soit de solutions privées. La Distribution/Transport comprend également les technologies de stockage de l'eau qui peuvent jouer un rôle significatif au sein du système de distribution aussi bien à la Prise (I) qu'au Traitement (T).
Le traitement et stockage sûr de l'eau domestique (H) fait référence aux technologies de traitement et de stockage sûr de l'eau domestique utilisées comme alternatives de traitement de l'eau en une seule étape, lorsqu'un traitement centralisé ou à l'échelle communautaire n'est pas disponible, ou que la qualité de l'eau produite ne répond pas aux normes applicables. En cas de contamination pendant le transport entre le point de prélèvement/collecte et le point d'utilisation, le traitement de l'eau domestique est une option viable pour y remédier et comprend le stockage sûr de l'eau au sein du ménage.
Les systèmes d'approvisionnement en eau potable peuvent être représentés graphiquement comme une séquence de groupes fonctionnels qui peuvent être reliés entre eux dans diverses combinaisons. Tous les composants du système, de la source à la consommation, font partie de cette séquence et sont pris en compte et affichés. Les six groupes fonctionnels sont représentés par des colonnes de couleurs différentes : Source, Prise, Captage, Traitement, Distribution/Transport, Traitement et stockage sûr de l'eau domestique.
Avant que le fonctionnement puisse commencer, la source d'eau doit être identifiée. Dans la phase aiguë d'une urgence, la source d'eau choisie peut ne pas être idéale (par exemple en termes de qualité de l'eau) mais peut néanmoins être choisie en raison d'autres avantages (tels que la proximité et/ou l'accessibilité). Au fur et à mesure que la situation d'urgence se stabilise, plus de temps peut devenir disponible pour développer des sources alternatives durables (par exemple, une source d'Eau souterraine [S.5] nécessitant moins de traitement continu, ou une Source [S.6] se prêtant à l'écoulement par gravité plutôt qu'au pompage).
La prise choisie dépend par exemple du temps disponible pour sa construction. C’est pourquoi en phase de réponse aiguë le choix de la prise est souvent limité à celles qui peuvent être développées rapidement, comme une prise d’eau de rivière ou de lac [I.3 ], ou lorsque des Puits [I.7] ou Forages [I.8] existants peuvent être réquisitionnés. Encore une fois, au fur et à mesure que la situation d’urgence progresse, la disponibilité de temps supplémentaire peut permettre la construction d'autres prises plus adaptées à la situation en cours.
L'eau devra être prélevée de la prise d'eau via une source d'énergie. Pendant la phase aiguë d'une réponse, cela signifie souvent un type de pompe (voir [A.1]–[A.9]) qui est alimentée par l'Electricité [S.11] ou le Diesel [S.12], bien que ceux-ci puissent être remplacés par des alternatives plus durables au fil du temps, telles que la Gravité [S.7] ou l'Énergie solaire [S.10].
Après le captage, l'eau devra généralement être traitée avant d'être distribuée. Le niveau et la complexité du traitement requis dépendent largement de la qualité de l'eau et des normes et indicateurs à atteindre, bien que cela dépende également de l'étape de l'intervention d'urgence. Par exemple, en phase aiguë, la priorité est toujours de réduire immédiatement la contamination microbiologique, car celle-ci a le plus grand impact sur la santé à court terme. Au fil du temps, d'autres méthodes de traitement peuvent être ajoutées pour traiter des sources supplémentaires de contamination qui ont des effets à long terme sur la santé (par exemple, le fluorure). Dans la réponse aiguë, les stations de traitement d'eau conditionnée préfabriquées sont très utiles, car elles sont conçues pour traiter des eaux de surface turbides ou contaminées en grands volumes. Elles ont également tendance à utiliser des méthodes de traitement telles que la Sédimentation (assistée) avec ou sans Filtration ([T.4], [T.5]) qui sont efficaces pour réduire des quantités importantes de produits chimiques pouvant avoir des effets à long terme sur la santé. Au fil du temps, des options de traitement plus durables et plus longues à mettre en place peuvent être conçues. Par exemple, les Filtres à sable lents [T.9] réduisent considérablement les besoins en produits chimiques dans le traitement de l'eau, réduisant ainsi les coûts de fonctionnement.
Par la suite, l'eau traitée devra être à la fois transportée de la source aux environs des utilisateurs (par exemple en utilisant des camions ou des tuyaux pour transporter l'eau vers les réservoirs de stockage), et des réservoirs de stockage aux utilisateurs (par exemple en utilisant des tuyaux et des jerrycans). Dans la réponse aiguë, il est courant de s'appuyer davantage sur des solutions à court terme, telles que le transport par Camion citerne [D.3], pour transporter l'eau vers le Réservoir à vessie flexible [D.5], qui à son tour est connectée à des Bornes fontaines (voir [D. ]). Cependant, des solutions comme le transport d'eau par camion sont très coûteuses et les réservoirs à vessie ne sont pas robustes à long terme. Par conséquent, d'autres systèmes de transport/distribution moins coûteux, plus durables et plus pratiques devraient être déployés dès que possible. Il s'agit notamment des canalisations utilisant le pompage gravitaire ou solaire, des réservoirs de plus gros volumes fabriqués à partir de matériaux plus robustes (voir [D.6]), et des systèmes de distribution qui rapprochent l’eau des ménages, ou l'acheminent jusqu’au sein même des ménages (voir [D.7], [ D.8]).
L'eau potable doit être stockée en toute sécurité dans le ménage et les utilisateurs peuvent effectuer des traitements supplémentaires au sein même du ménage si nécessaire. Historiquement, certaines technologies d'approvisionnement en eau au niveau des ménages ont été utiles dans la réponse aiguë avant la mise en place d'un traitement centralisé ou lorsque cela n'est pas possible, par exemple, l'utilisation de Sachets de coagulants et floculants [H.8]. Dans certaines situations aiguës où la population connaît déjà un produit domestique particulier de traitement de l'eau, ceux-ci peuvent être inclus dans le cadre des premières distributions d'articles non alimentaires dans la phase aiguë, pour aider à améliorer la qualité de l'eau, en particulier dans les populations dispersées. Dans l'ensemble, bon nombre de ces systèmes de traitement de l'eau au niveau des ménages sont également de bonnes solutions à long terme là où le traitement centralisé de l'eau n'est pas fiable et où des interventions pilotes peuvent être réalisées avant la mise à l'échelle, en utilisant potentiellement les marchés locaux à cet effet.
Certaines organisations WASH humanitaires utilisent également des systèmes combinés composés de plusieurs technologies des groupes fonctionnels présentés ci-dessus qui sont généralement transportés par avion, sont immédiatement déployables et permettent un approvisionnement en eau sûr de la source à l'utilisateur dans une variété de contextes. Ces systèmes ne sont généralement utilisés que dans la réponse aiguë, avant que des solutions à long terme spécifiques au contexte puissent être identifiées et mises en place, ou que les systèmes existants puissent être réhabilités.
Il est important de noter qu'il n'est pas toujours nécessaire que l'eau passe par tous les groupes fonctionnels pour atteindre un consommateur. Dans certains systèmes, le traitement est exclu en raison de la haute qualité de l'eau de source. L'eau peut également être approvisionnée par gravité pour éviter le besoin de pompage.
De nombreux facteurs influencent la décision initiale concernant les technologies à choisir en situation d'urgence. En réalité, une certaine expérience est nécessaire pour choisir les technologies les plus appropriées pour une phase de réponse donnée, et on ne peut être trop normatif à ce sujet. Les étapes suivantes fournissent des conseils pour déterminer les options technologiques d'approvisionnement en eau appropriées pour des contextes spécifiques :
Évaluation de la situation initiale (voir [X.1] – [X.4]), y compris l'identification et l'accessibilité des sources d'eau disponibles avec des rendements suffisants, les pratiques, les préférences et la demande en eau des groupes d'utilisateurs à desservir, les conditions géographiques, les infrastructures et les services existants dans la zone et l'environnement institutionnel et réglementaire.
Identification des technologies qui peuvent être appropriées pour chacun des groupes fonctionnels, sur la base de l'aperçu des technologies et des descriptions plus détaillées des fiches d'information sur les technologies. Dans le groupe fonctionnel de Traitement (T), plusieurs technologies peuvent être applicables en fonction de la contamination potentielle de la ou des ressources en eau disponibles. Certaines parties d'un système d'approvisionnement en eau peuvent déjà exister et peuvent être intégrées.
Combiner logiquement les technologies pour construire plusieurs systèmes d'approvisionnement en eau appropriés.
Comparer les systèmes et modifier de manière itérative les technologies individuelles en fonction de considérations telles que les priorités de l'utilisateur/de la communauté, la pression du temps
Les catégories courantes utilisées pour distinguer les différentes phases d’urgence sont : (1) réponse aiguë, (2) stabilisation et (3) relèvement. L'identification de ces grandes phases est utile lors de la planification de l'assistance, bien que la division doive être considérée comme théorique et simplifiée, car elle est calquée sur des catastrophes singulières.
Réponse aiguë : Il s'agit des interventions de secours humanitaire qui sont mises en œuvre immédiatement après des catastrophes naturelles, des conflits, des épidémies/pandémies ou une nouvelle dégradation d'une situation de crise prolongée. Elle couvre généralement les premières heures et jours jusqu'aux premières semaines ou mois, où des mesures efficaces à court terme sont appliquées pour atténuer rapidement la situation d'urgence jusqu'à ce que des solutions plus permanentes ou durables puissent être trouvées. Une évaluation initiale (rapide) (voir [X.1] – [X.4]) est nécessaire pour identifier les besoins prioritaires et mieux comprendre les aspects contextuels et techniques, ainsi que le paysage institutionnel et des acteurs. Le but des interventions dans la phase de réponse aiguë est de sécuriser et d'assurer la survie de la population affectée, guidé par les principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance. Il faut également considérer que dans certaines situations d'urgence, les personnes affectées sont souvent beaucoup plus vulnérables aux maladies en raison d'installations WASH inexistantes ou inadéquates et d'une incapacité à maintenir une bonne hygiène. Par conséquent, les services essentiels liés à l'approvisionnement en eau nécessaires à ce stade comprennent un approvisionnement suffisant en eau propre pour la boisson, l'hygiène personnelle et la cuisine, principalement au niveau communautaire, et la garantie d'un environnement sûr, tout en empêchant la contamination des sources d'eau. Le cas échéant, l'intervention privilégiée est la réhabilitation ou le renforcement rapide de l'infrastructure d'approvisionnement en eau existante (parallèlement à l'approvisionnement en eau d'urgence rapide à court terme, si nécessaire) et la fourniture d'outils et d'équipements pour assurer les services de fonctionnement et d'entretien de base. Pour s'assurer que l'ensemble de la population touchée a un accès sûr et adéquat aux services d'approvisionnement en eau, et que les services sont appropriés, les autorités compétentes en matière d'eau et les premiers intervenants locaux doivent être impliqués dès le début. Il faut également veiller à une participation équitable des hommes, des femmes, des enfants et des groupes marginalisés et vulnérables dans la planification, la prise de décision et la gestion locale (voir [X.15], [X.16]). L'intervention à ce stade de l'urgence est largement assurée par les ressources locales, car la mobilisation des agences de soutien externes prend du temps. Cependant, les ressources locales ne sont souvent pas préparées à de tels événements, ce qui signifie que les personnes touchées doivent en grande partie faire face à l'urgence elles-mêmes.
Stabilisation : La phase de stabilisation ou de transition commence généralement après les premières semaines/mois d'une urgence et peut durer environ six mois ou plus. L'objectif principal, outre l'augmentation de la couverture des services, est la mise à niveau et l'amélioration progressive des structures d'urgence temporaires qui auraient été installées pendant la phase aiguë, ou le remplacement des technologies temporaires par des solutions à long terme plus robustes. Cette phase comprend la mise en place de structures soutenues par la communauté avec un fort accent sur l'ensemble du système WASH, l'implication progressive des structures des services d'eau le cas échéant, et la prise en compte des mesures de sécurité de l'eau et de gestion des risques (voir [X.7], [X .8]). Au cours de cette phase, les sources d'eau et d'énergie doivent être réexaminées après avoir pris en compte les facteurs environnementaux et la durabilité à long terme, en particulier lorsque les eaux souterraines sont utilisées comme principale source d'eau ou lorsque l'approvisionnement en eau repose sur le transport d'eau par camion. Les solutions matérielles d'approvisionnement en eau doivent être basées sur des technologies et des conceptions appropriées, idéalement en utilisant des matériaux disponibles localement. Une évaluation détaillée est nécessaire pour répondre de manière adéquate dans un contexte local donné et pour accroître l'acceptation à long terme des interventions prévues (voir [X.1] – [X.4]). L'accent doit être mis sur des aspects tels que le goût, l'odeur et la couleur de l'eau fournie, car ceux-ci affectent l'acceptation, ainsi que sur les questions liées à l'hygiène qui impliquent certains niveaux de changement de comportement (voir [X.16]). La portée de l'utilisation d'approches axées sur le marché (voir [X.17]) devrait également être examinée. Comme dans la phase aiguë, la participation équitable des hommes, des femmes, des enfants et des groupes marginalisés et vulnérables à la planification, à la prise de décision et à la gestion locale est essentielle pour garantir que l'ensemble de la population touchée ait un accès sûr et adéquat aux services d'approvisionnement en eau, et que les services soient appropriés. Pendant la phase de stabilisation, des mesures pertinentes de résilience et de réduction des risques de catastrophe doivent être envisagées de manière préventive, en particulier si une autre catastrophe est susceptible de se produire (voir [X.10]).
Relèvement : La phase de relèvement, parfois appelée phase de réhabilitation, vise à recréer ou à améliorer la situation d'avant l'urgence de la population affectée en intégrant progressivement les principes de développement. Cette phase commence généralement après ou même pendant les interventions de secours (généralement > 6 mois) et peut être considérée comme une continuation des efforts de secours déjà exécutés. Dans l'ensemble, elle peut préparer le terrain pour des interventions de développement ultérieures et un transfert progressif aux partenaires à moyen et long terme. En fonction des besoins locaux, le délai général des interventions de relèvement et de réhabilitation est généralement compris entre six mois et trois ans, bien que les situations difficiles puissent nécessiter jusqu'à cinq ans ou plus, comme dans les zones touchées par un conflit. Les interventions de relèvement et de réhabilitation se caractérisent par la participation active des partenaires et des autorités locales à la planification et à la prise de décision pour renforcer les capacités locales et contribuer à la durabilité des interventions. La portée de l'utilisation d'approches axées sur le marché (voir [X.17]) ou de l'introduction de systèmes tarifaires pour l'utilisation de l'eau à long terme devrait être examinée plus en détail ici. Les interventions de rétablissement de l'approvisionnement en eau peuvent prendre diverses formes et dépendent des conditions locales ainsi que des besoins réels de la population touchée. Au-delà de la mise en œuvre technique d'un système d'approvisionnement en eau, ces interventions comprennent des efforts importants pour renforcer les structures et les systèmes de services WASH, et promouvoir les marchés des services d'eau. Dans les situations de camps de longue durée qui peuvent se transformer en établissements permanents, les interventions peuvent inclure la modernisation de l'infrastructure d'approvisionnement en eau d'urgence existante. Les interventions de relèvement comprennent également le développement des capacités à long terme et la formation, y compris la collaboration avec les autorités locales et les partenaires de développement concernés. Une collaboration plus étroite avec les gouvernements locaux, les services publics, la société civile, le secteur privé et le transfert des responsabilités sont également primordiaux. Cela nécessite une participation accrue des parties prenantes impliquées dans la planification et la prise de décision dès le début. Dans la mesure du possible, les interventions de relèvement doivent tenir compte du fait que les investissements réalisés peuvent servir de base à une nouvelle expansion des installations et des services WASH. En outre, les interventions de relèvement peuvent inclure des mesures pertinentes de résilience et de réduction des risques de catastrophe (voir [X.10]). Les interventions de relèvement doivent inclure une transition ou une stratégie de sortie claire (voir [X.11]), y compris le transfert aux gouvernements locaux, aux communautés ou aux prestataires de services pour s'assurer que les niveaux de service créés puissent être maintenus.
Les situations d'urgence peuvent découler de divers scénarios et peuvent être soit aiguës et limitées dans le temps, soit chroniques et prolongées. Dans l'ensemble, les scénarios menant à des situations d'urgence peuvent être classés comme suit :
Urgences déclenchées par des risques naturels ou technologiques : les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les glissements de terrain, les inondations, les tempêtes, les sécheresses, les températures extrêmes et les épidémies/pandémies de maladies (par exemple, le choléra, Ebola ou Covid-19) sont des risques naturels qui peuvent provoquer des catastrophes humanitaires faisant de nombreuses victimes et causant des pertes économiques et des dommages à l'environnement et aux infrastructures. Cependant, les catastrophes humanitaires ne se produisent que si un risque frappe là où les populations sont vulnérables au risque spécifique. La population mondiale croissante, l'urbanisation mondiale continue et les changements dans l'utilisation des terres peuvent encore accroître la vulnérabilité aux risques naturels et technologiques, tels que les ruptures de barrages et les accidents chimiques ou nucléaires. De telles catastrophes entraînent souvent une détérioration des conditions de santé environnementale, en particulier en ce qui concerne l'accès aux services WASH de base. Les infrastructures telles que les écoles, les routes, les hôpitaux et les installations d'eau et d'assainissement sont souvent directement touchées, ce qui réduit l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et aux pratiques d'hygiène pertinentes comme le lavage des mains, ce qui augmente le risque de maladies liées à l'eau et à l'assainissement.
Conflits : il s'agit de situations d'urgence causées par la société, telles que les conflits politiques, les affrontements armés et les guerres civiles. De nombreuses personnes déplacées (déplacées à l'intérieur du pays et/ou réfugiés) doivent être hébergées dans des camps, des abris temporaires ou des communautés d'accueil, où l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et aux articles d'hygiène doit être garanti à très court terme et doit souvent être maintenu pendant de longues périodes. La plupart des personnes déplacées sont généralement absorbées par les communautés d'accueil. Cela peut surcharger l'infrastructure existante d'approvisionnement en eau (et d'assainissement), ce qui rend difficile l'identification et la quantification des besoins réels et peut nécessiter des mises à niveau des infrastructures existantes. En raison de la dynamique des conflits et du fait que des déplacements de population peuvent se produire (et changer dynamiquement) sur une plus longue période, il est souvent difficile de planifier la durée pendant laquelle les abris et les infrastructures d'approvisionnement en eau correspondantes doivent rester en place. Ce temps de fonctionnement requis peut varier de quelques semaines ou mois à plusieurs années voire décennies. La majorité des camps de réfugiés sont de plus en plus de longue durée (10 ans ou plus) et se transforment souvent en établissements urbains continus. Par conséquent, toutes les technologies mises en œuvre dans de tels contextes doivent être considérées sous l'angle de la durabilité à long terme. Une source d'approvisionnement en eau adéquate est généralement le principal critère d'implantation d'un camp ou d'une population déplacée. Cependant, les camps de réfugiés sont souvent construits dans des environnements où l'eau est rare, il est donc important de prendre la décision de déplacer les gens vers l'eau, ou d'apporter de l'eau aux gens, dès le début de la réponse. Dans de nombreuses situations, les solutions d’installation sont considérées comme une intervention à court terme, car il n'est pas politiquement souhaitable d'envisager des options d’installation plus permanentes. Les autorités locales peuvent s'opposer à des activités qui sont perçues comme rendant plus permanentes, ou mieux développées, les infrastructures d'approvisionnement en eau ou d'assainissement d'un établissement temporaire, par crainte de devoir assumer une responsabilité à long terme vis-à-vis de la population déplacée. Cela se complique davantage si les conditions dans le camp deviennent meilleures que celles des établissements locaux, ce qui peut créer des tensions entre les populations locales et réfugiées. De tels cas doivent être considérés comme des opportunités d'améliorer les services d'approvisionnement en eau pour les communautés d'accueil et de réfugiés.
États fragiles et crises prolongées : les États fragiles et les pays en crise prolongée sont de plus en plus courants. Les États peuvent être considérés comme fragiles lorsqu'ils ne veulent pas ou ne peuvent pas remplir leurs fonctions de base. Pour la population touchée, la sécurité peut être menacée si les services sociaux de base ne sont pas fournis ou s’ils fonctionnent mal. Des structures gouvernementales faibles, ou un manque de responsabilité du gouvernement pour assurer les services de base, peuvent accroître la pauvreté, les inégalités et la méfiance sociale et peuvent potentiellement se transformer en une urgence humanitaire. Les situations de crise prolongée se caractérisent par des catastrophes et/ou des conflits récurrents, des crises alimentaires prolongées, une détérioration de l'état de santé des personnes, une dégradation des moyens de subsistance et une capacité institutionnelle insuffisante pour réagir aux crises. Dans ces environnements, une proportion importante de la population est extrêmement vulnérable à la mort prématurée ou à la maladie. La fourniture de services d'approvisionnement en eau de base est souvent négligée et le soutien externe utilisant les canaux gouvernementaux conventionnels peut conduire à des expériences très peu satisfaisantes. Dans ces conditions, il peut être nécessaire d'explorer des moyens complémentaires et alternatifs de prestation de services, en s'appuyant principalement sur des acteurs non étatiques et infra-étatiques à un niveau relativement décentralisé. Les technologies d'approvisionnement en eau doivent être sélectionnées pour résister au vol (dans la mesure du possible) et avoir le moins d'apports externes possible (par exemple, carburant ou produits chimiques).
Pays à (haut) risque continuellement touchés par les catastrophes et le changement climatique : le changement climatique et la probabilité accrue de risques naturels associés constituent un énorme défi pour de nombreux pays. Le risque que des événements naturels deviennent une catastrophe est largement déterminé par la vulnérabilité de la société, la susceptibilité de ses systèmes écologiques ou socio-économiques et l'impact du changement climatique, à la fois sur des événements extrêmes occasionnels (par exemple de fortes pluies provoquant des inondations ou des glissements de terrain), et sur des changements climatiques graduels (par exemple décalage temporel des saisons des pluies). Le changement climatique exacerbe également les situations problématiques dans les pays qui souffrent déjà de catastrophes. En plus de la réponse d'urgence immédiate qui peut être nécessaire, il faut également une plus grande concentration de la part des acteurs du développement pour envisager des mesures adéquates de prévention et de réduction des risques de catastrophe (voir [X.10]). Les infrastructures d'approvisionnement en eau existantes peuvent nécessiter des adaptations, ou des systèmes d'approvisionnement en eau plus appropriés et plus robustes peuvent devoir être introduits, pour accroître la résilience et aider les communautés à faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes récurrents induits par le climat (par exemple, des points d'eau surélevés pour les zones sujettes aux inondations, ou des réservoirs de stockage plus grands pour résister à des saisons sèches plus longues). Elles peuvent également inclure des mesures de préparation telles que le développement des capacités, la constitution de stocks d'équipements et l'élaboration d'une liste de personnel de renfort. En outre, les systèmes d'approvisionnement en eau pourraient nécessiter être préparés pour desservir les réfugiés climatiques.
Les catastrophes peuvent souvent être un mélange de plusieurs catégories (par exemple, les États fragiles ou affectés par un conflit qui sont touchés par une catastrophe naturelle), ce qui rend le ciblage de la réponse plus difficile (par exemple, cibler uniquement les personnes touchées par la catastrophe naturelle par rapport à celles touchées par des conditions plus chroniques). En outre, les scénarios de catastrophe et de crise peuvent être davantage différenciés en catastrophes soudaines (par exemple, tremblements de terre ou conflits) et catastrophes à évolution lente (par exemple, sécheresses pouvant entraîner une crise alimentaire prolongée, ou des contextes fragiles entraînant la détérioration des services au fil du temps) . Selon le type de crise, la population et les infrastructures peuvent également être affectées très différemment. Alors que certaines catastrophes peuvent entraîner des mouvements massifs de population avec des implications pour de fortes mesures de santé publique, d'autres peuvent n'affecter que l'infrastructure, ce qui déplacerait l'objectif de la réponse sur les réparations et les améliorations respectives.
Fermer